John 4

1Lors donc que le Seigneur sut que les pharisiens avaient appris que Jésus faisait et baptisait plus de disciples que Jean, 2(toutefois ce n'était pas Jésus lui-même qui baptisait, mais ses disciples), 3il quitta la Judée, et se rendit en Galilée. 4Or il fallait qu'il traversât la Samarie
Voyez Luc.9.53.
.
5Il arriva donc dans une ville de Samarie nommée Sichar
Sychar, en hébreu Sychem, appelée plus tard Neapolis et maintenant Naplouse, est une ville de Samarie, située entre le mont Ébal et le mont Garizim, près de laquelle, selon la Genèse (Gen.23.19), le patriarche Jacob s'était établi dans un champ qu'il avait acheté des enfants d'Hémor ; ce champ devint plus tard la propriété des fils de Joseph qui y ensevelirent leur père (Josué.24.32).
, près du champ que Jacob avait donné à Joseph son fils ;
6or là se trouvait la source de Jacob. Jésus donc fatigué du voyage s'était tout simplement assis près de la source ; c'était environ la sixième heure
Midi.
;
7survient une femme samaritaine pour puiser de l'eau ; Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. » 8Car ses disciples étaient allés à la ville afin d'acheter des vivres. 9La femme samaritaine lui dit donc : « Comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis une femme samaritaine ? » — Les Juifs en effet ne frayent pas avec les Samaritains. Jésus lui répliqua : 10« Si tu connaissais le don de Dieu, et quel est celui qui te dit : Donne-moi à boire, c'est toi qui l'aurais sollicité, et il t'aurait donné de l'eau vive. » 11Elle lui dit : « Seigneur, tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond ; d'où as-tu donc cette eau vive ? 12Es-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui lui-même en a bu, ainsi que ses fils et ses troupeaux ? » 13Jésus lui répliqua : « Quiconque boit de cette eau-là aura de nouveau soif ; 14tandis que celui qui aura bu de l'eau que je lui donnerai n'aura certainement plus jamais soif, mais l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau jaillissante jusque dans la vie éternelle. » 15La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi cette eau-là, afin que je n'aie plus soif, et que je ne vienne plus puiser ici. » 16Il lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens ici. » 17La femme lui répliqua : « Je n'ai pas de mari. » Jésus lui dit : « Tu as eu raison de dire : je n'ai pas de mari ; 18car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari ; en cela tu as dit vrai. » 19La femme lui dit: « Seigneur, je vois que tu es un prophète ; 20nos pères ont adoré sur cette montagne
La montagne de Garizim, au sud de Sychar, était et est encore aux yeux des Samaritains le lieu où, d'après la loi de Moïse, doit se célébrer le culte de Dieu, parce que ce fut sur son sommet que pour la première fois les enfants d'Israël, mis en possession de Canaan, durent offrir un sacrifice d'actions de grâces à l'Éternel, ainsi que cela est raconté dans Deutéronome.27.4. Seulement dans ce passage, au lieu du mot Garizim, qui se trouve dans le Pentateuque des Samaritains, le seul livre sacré qu'ils possèdent, le texte hébreu lit Ébal. Mais c'est bien sur le mont Garizim que durent se placer les tribus auxquelles Moïse donna l'ordre de prononcer les bénédictions sur Israël en entrant dans la Palestine, tandis que c'était sur l'Ébal que devaient se tenir celles qui étaient appelées à fulminer les malédictions (id.12-13).
, et vous, vous dites que c'est à Jérusalem qu'est le lieu où il faut adorer. »
21Jésus lui dit : « Crois-moi, femme, l'heure vient où vous n'adorerez le Père, ni sur cette montagne, ni à Jérusalem. 22Pour vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs ; 23mais l'heure vient, et elle est maintenant arrivée, où les véritables adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; ce sont en effet de tels adorateurs que demande aussi le Père ; 24Dieu est Esprit, et il faut que ses adorateurs L'adorent en esprit et en vérité. » 25La femme lui dit : « Je sais que le Messie doit venir, celui qui est appelé Christ ; lorsque celui-là sera venu, il nous apprendra toutes choses. » 26« Jésus lui dit: « C'est moi qui le suis, moi qui te parle. » 27Et là-dessus survinrent ses disciples, et ils s'étonnaient de ce qu'il parlait avec une femme. Nul cependant ne dit : « Que demandes-tu ? » ou, « Pourquoi parles-tu avec elle ? » 28La femme laissa donc sa cruche et s'en fut à la ville, et elle dit aux gens : 29« Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait ; n'est-ce point lui qui est le Christ ? » 30Ils sortirent de la ville, et ils venaient vers lui. 31Dans l'intervalle les disciples le sollicitaient en disant : « Rabbi, mange. » 32Mais il leur dit : « J'ai à manger un aliment que vous ne connaissez pas. » 33Les disciples se disaient donc les uns aux autres : « Est-ce que quelqu'un lui a apporté à manger ? » 34Jésus leur dit : « Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m'a envoyé et d'achever Son œuvre. 35Ne dites-vous pas vous-mêmes : Encore quatre mois et la moisson arrive ?
La moisson commençait en Palestine au milieu du mois de Nisan, soit avril (voyez Matt.12.1) ; s'il faut voir dans les paroles de Jésus l'indication d'une époque précise de l'année, ce serait donc au mois de décembre qu'on devrait fixer le moment de la scène racontée par l'évangéliste ; les semailles se faisaient dans le mois Marchesvan, soit fin d'octobre.
Voici, je vous dis : Levez vos yeux, et voyez comme les campagnes blanchissent déjà pour la moisson.
36Le moissonneur reçoit un salaire, et il serre sa récolte pour la vie éternelle, afin que le semeur se réjouisse aussi bien que le moissonneur ; 37car c'est ici que s'applique avec vérité la parole qui dit : « Autre est le semeur, et autre le moissonneur. » 38C'est moi qui vous ai envoyés moissonner ce que vous n'avez pas travaillé ; d'autres ont travaillé, et vous, vous êtes entrés dans leur travail. » 39Or de cette ville-là il y eut plusieurs Samaritains qui crurent en lui, à cause de cette déclaration de la femme : « Il m'a dit tout ce que j'ai fait. » 40Lors donc que les Samaritains furent venus vers lui, ils le sollicitaient de demeurer auprès d'eux ; et il demeura là deux jours. 41Et un beaucoup plus grand nombre crurent à cause de sa prédication, 42et ils disaient à la femme : « Ce n'est plus à cause de tes discours, que nous croyons, car nous avons ouï nous-mêmes, et nous savons que celui-ci est vraiment le sauveur du monde, le Christ. » 43Au bout de ces deux jours il sortit de là pour se rendre en Galilée. 44En effet Jésus lui-même avait déclaré qu'un prophète n'est point honoré dans sa propre patrie ; 45lors donc qu'il arriva en Galilée, les Galiléens l'accueillirent parce qu'ils avaient vu tout ce qu'il avait fait à Jérusalem pendant la fête ; car eux-mêmes aussi étaient venus à la fête. 46Il vint donc derechef à Cana de Galilée, où il avait de l'eau fait du vin. Et il y avait à Capharnaoum un officier royal
C'était sans doute un homme au service d'Hérode Antipas, tétrarque de Galilée ; le terme grec s'applique du reste aussi bien à un fonctionnaire civil qu'à un employé militaire.
, dont le fils était malade ;
47cet homme, ayant appris que Jésus était arrivé de Judée en Galilée, se rendit auprès de lui, et il le sollicitait de venir guérir son fils ; car il était sur le point de mourir. 48Jésus lui dit donc : « Si vous ne voyez des miracles et des prodiges, vous ne croyez absolument point. » 49L'officier royal lui dit : « Seigneur, descend avant que mon enfant ne meure. » 50Jésus lui dit : « Va, ton fils vit. » L'homme crut la parole que Jésus lui avait dite, et il s'acheminait ; 51mais comme déjà il descendait, ses esclaves vinrent à sa rencontre en disant que son enfant vivait. 52Il s'informa donc de l'heure précise à laquelle il s'était trouvé mieux ; ils lui dirent donc : « C'est hier, à la septième heure
Une heure après midi.
, que la fièvre l'a quitté. »
53Le père reconnut donc que c'était à cette heure-là que Jésus lui avait dit : « Ton fils vit ; » et il crut, lui, et toute sa famille. 54Or ce fut là le second miracle que fit encore Jésus lorsqu'il fut venu de Judée en Galilée.

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